BROCHER MALENFANT (ROUCHY) Victorine (Marie Victorine)
Panettiera, scrittrice, insegnante.
Boulangère, enseignante
Parigi 4.9.1838 - Losanna VD, 4.11. 1921.
Nel 1867 partecipa con il marito - Jean-Charles Rouchy - sposato nel 1861, alla fondazione di una panetteria e di una cooperativa di consumo; entrambi membri dell'Ass. internazionale dei lavoratori. Durate la guerra franco-prussiana, il marito diventa franco tiratore della Loire e lei attiva nel soccorso sanitario. Vive con la madre che l'aiuta ad allevare i 2 figli e i figli di una vicina. Con il marito è attiva nella Comune di Parigi nel 1871, combattendo sulle barricate durante la settimana rossa. Un figlio morto in giovane età, l'altro muore nel corso della Comune.
Arrestata, viene condannata a morte come incendiaria della Cour des Comptes, ma grazie ad amici riesce a nascondersi per più di un anno e poi fuggire a Ginevra. La madre aveva creduto di riconoscere il suo cadavere tra gli insorti fucilati sommariamente dalla truppe di Versailles, e dichiara ufficialmente il suo decesso.
Dopo un breve soggiorno a Ginevra, frequentando le riunioni dell'AIT e i rifugiati della Comune, parte come insegnante in Ungheria. Ritorna a Ginevra nel 1874, raggiunta dal marito appena scarcerato. Lavora come calzolaia e partecipa alle riunioni della Federazione del Giura, ritrovando tra gli altri anarchici Elisée Reclus, Paul Brousse, Andrea Costa. Nel 1877 partecipa all'iniziativa di una "coopérative cordonnière" [cooperativa di calzolai] di cui non si conosce molto.
Probabilmente dopo l'amnistia si ristabilisce a Parigi. Dal 14 al 20 luglio 1881 fu delegata al congresso anarchico di Londra da 3 gruppi di Parigi. Qui conosce Gustave Brocher*
A Parigi il 9 marzo 1883 partecipa con Louise Michel e Emile Pouget alla manifestazione sull'esplanade des Invalides e al saccheggio di tre panetterie. In questi anni scrive sul fogliol Le Cri du Peuple e sui giornali anarchici di Lione La Lutte e le Drapeau noir. Dopo la morte del marito nel 1884, inizia una formazione di infermiera all'ospedale della Pitié.
Si risposa con Gustave Brocher nel 1885 (pare che Brocher fosse stato costretto a naturalizzarsi cittadino inglese al fine di poter sposare una... morta) e a Londra è cofondatrice e insegnannte nella scuola internazionale diretta Louise Michel.
Crescerà con il marito 5 orfani della Comune. Collabora con lo stesso alle sue diverse attività.
Per motivi di salute giunge a Losanna VD nel 1892 ed apre una libreria; verrà raggiunta dal marito l'anno successivo. Con questi aprirà un istituto per studenti, poi una pensione fino al 1912 a la Clochatte, Le Mont-sur-Lausanne.
Pubblica a Losanna nel 1909, a proprie spese, le sue memorie appassionate sulla Comune di Parigi - "Souvenirs d'une morte vivante", con il nome di Victorine B.: con questo titolo significava di essere stata ufficialmente fucilata nel 1871.
Collabora al quindicinale degli anarchici interventisti La Libre Fédération di Losanna (1915-1919).
Née à Paris le 4 septembre 1838, morte à Lausanne le 4 novembre 1921.
Communarde, épouse de Gustave Brocher.
Marie Victorine Malenfant était la fille d’un républicain qui dut s’enfuir en Belgique en 1851, et fut élevée à Orléans par sa mère. Elle épousa Jean, Charles Rouchy en 1861. En 1867, le couple prit part à la fondation d’une boulangerie coopérative. Ils étaient membres de l’Association internationale des travailleurs. Leurs deux fils moururent en bas âge, le deuxième sous la Commune.
Cantinière du bataillon Les Défenseurs de la République (turcos de la Commune), elle fut félicitée « du courage qu’elle a montré en suivant le bataillon au feu et de l’humanité qu’elle a eue pour les blessés dans les journées du 29 et du 30 avril » (Journal officiel de Commune, 17 mai 1871). Arrêtée et condamnée à mort pour l’incendie de la Cour des comptes, elle se cacha pendant plus d’un an, puis réussit à s’enfuir en Suisse tandis que son mari était emprisonné. La mère de Victorine ayant cru reconnaître son cadavre parmi les insurgés fusillés sommairement par les Versaillais, elle avait été déclarée morte.
Après un bref séjour à Genève où elle fréquenta les réunions de l’AIT et les réfugiés de la Commune, elle partit comme préceptrice en Hongrie. Elle revint à Genève en 1874 quand son mari, libéré de prison, put la rejoindre. Elle travailla comme cordonnière et participa aux réunions de la Fédération jurassienne et des anarchistes, avec Elisée Reclus, Paul Brousse, Andrea Costa entre autres, En 1877 elle fut à l’initiative d’une "coopérative cordonnière", dont on ne sait pas si elle eut une réelle activité. On trouve un projet manuscrit de statuts dans ses papiers, qui n’est peut-être pas de sa main ; elle ne figure pas dans la liste des fondateurs publiée dans le Bulletin de la Fédération jurassienne du 14 octobre 1877.
Elle retourna à une date indéterminée – probablement après l’amnistie – s’établir à Paris. Du 14 au 20 juillet 1881, elle fut déléguée au congrès anarchiste de Londres par les groupes des 6e, 11e et 20e arr. de Paris, le Cercle anarchiste du 11e (mandat signé L. Roterman, secr.-corresp.), le Cercle d’études sociales du Vie arr. (mandat signé Vaillat et Guillet). Elle collaborait alors au journal La Révolution sociale, dont on sut plus tard qu’il était infiltré par des mouchards et subventionné par le préfet de police. Elle rencontra à Londres Gustave Brocher qui devint plus tard son mari, et avec lequel elle éleva plusieurs enfants de communards.
Le 9 mars 1883, elle participa avec Louise Michel et Émile Pouget à la manifestation de l’esplanade des Invalides et au sac de trois boulangeries. Elle écrivait au cours de ces années dans Le Cri du Peuple et dans les journaux anarchistes lyonnais La Lutte et Le Drapeau noir. Elle habitait alors passage de l’Elysée des Beaux-Arts (aujourd’hui rue André-Antoine, XVIIIe arr.). En 1884, après la mort de Jean Charles Rouchy dans un asile d’aliénés, elle entama une formation d’infirmière à l’hôpital de la Pitié.
Établie à Londres depuis 1886, elle fut cofondatrice et institutrice de l’école internationale dirigée par Louise Michel.
En 1892 elle s’installa à Lausanne où son second mari la rejoignit. Ils ouvrirent une librairie, puis une pension de jeunes gens jusqu’en 1912. Ils passèrent ensuite deux ans à Fiume où Gustave Brocher avait trouvé un poste d’enseignant.
En 1909, elle publia ses souvenirs sous le nom de Victorine B., narrant ses luttes de la fin du Second Empire et sa participation à la Commune de Paris.
De 1915 à 1919, elle collabora au périodique de l’anarchiste lausannois Jean Wintsch, La Libre Fédération. Le couple Brocher s’établit ensuite à Levallois-Perret, puis revint à Lausanne lorsque Victorine tomba malade en 1921. C’est là qu’elle mourut le 4 novembre.
"A Genève, comme plus tard à Londres et à Lausanne, elle fut la providence de quiconque en appelait à son secours : elle recueillait enfants et adultes, créait des soupes pour les proscrits, ne gardant rien, absolument rien pour elle…" (Gazette de Lausanne)
FONTI: ME-GB // Gazette de Lausanne, 9 novembre 1921, nécrologie par Jean-Elie David — Questions diverses, Publications de La Révolte et des Temps nouveaux n° 10, 1922. — Marc Vuilleumier, "Gustave Brocher", Mémoire Vive, 1993 — Constance Bantman, "Anarchismes et anarchistes en France et en Grande-Bretagne, 1880-1914", thèse soutenue à l’université Paris-XIII, 2007 — L’Humanité, 25 nov. 1921, nécrologie par Louise Bodin. — Lettres à Jacques Gross, 1909-1912, Gross Papers, IISG Amsterdam. — Gustave Brocher Papers, IISG Amsterdam. — Bulletin de la Fédération jurassienne 41, 14 octobre 1877. — Heiner Becker, "Victorine Brocher", Itinéraire 10, 1993 / Rév. 12.2. 1910 /
Œuvres : Souvenirs d’une morte vivante, Lausanne, Lapie 1909 ; rééd. Maspero 1976, La Découverte 2002, Libertalia 2017.
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