MARTI Vicente
Tornitore, meccanico di marina
Mécanicien de marine, tourneur
Madrid 1926 - Avignone 14.6.2006.
Figlio di militanti anarco-sindacalisti, Marti è cresciuto nella regione valenziana. Aveva 18 anni quando scoppiò la rivoluzione e custodiva ricordi vivaci delle comunità di Alcira e di Llombay, in particolare "quando hanno bruciato il danaro". Nel 1939, quando la mamma è in clandestinità e il padre in prigione, dovette lavorare in una fattoria dove riceveva unicamente "il mangiare". In seguito svolge un apprendistato al porto di Valenzia, poi il servizio militare nella Guinea Equatoriale, ciò che gli permise di inviare viveri alla famiglia.
Nel 1948, per raggiungere il padre, l'intera famiglia attraversò i Pirenei a piedi, in pieno inverno, riuscendo a trovare rifugio a Avignone. Vicente lavorò in numerose officine prima di esser assunto alla fabbrica di Saint-Gobain a Sorgues, dove era incaricato della manutenzione dei veicoli e condusse un'intensa attività sindacale nella CGT. Nel contempo militava nella CNT e nella FIJL (Federazione iberica della gioventù libertaria) in esilio. Raggiunse al momento della fondazione l'organismo chiamato Défense Intérieur (DI) che organizzava azioni clandestine in Spagna e partecipò nell'invio di veicoli, armi e militanti in Spagna. Era amico prossimo di Francisco Granado, che venne giustiziato con Joaquín Delgado nell'estate 1963 per un attentato che non avevano commesso. Questo valse a numerosi spagnoli in Francia il loro arresto in autunno; Vicente e molti altri rimasero in prigione senza accuse, ottenendo la liberazione dopo uno sciopero della fame.
Le vacanze si svolgevano dapprima alla colonia anarchica d'Aymare (Lot), dove delle "concentrazioni" di giovani per aiutare alla manutenzione di questa fattoria accoglievano anziani esiliati o handicappati. Dal 1961 al 1976 partecipò attivamente all'organizzazione dei campeggi libertari internazionali in Francia, reperendo luoghi e sistemandoli con squadre di amici.
Nel 1968 partecipò a tutti i movimenti di Avignone, approvigionando gli scioperanti, spettacoli del Living Theatre, dibattiti all'Università.
Alla fine del 1976, il re di Spagna Juan Carlos fece una visita in Francia. Numerosi militanti furono allora assegnati a risiedere a Belle-Île-en-Mer nel Morbihan. Vicente, conosciuto per il suo attivismo, faceva parte di questi "prigionieri", assieme a Carlos Andreu, Octavio Alberola, Alicia Mur, Gonzalo Sanchis, José Morato, Lucio Urtobia, Juan Busquets Verges... Un film ha rappresentato questo episodio, in cui non mancano parti burlesche (Vacances royales, realizzato da Gabriel Auer, 1980).
Pensionato agli inizi degli anni 1980, Vicente Marti si è impegnato nell'associazione Vagabondage, che rattoppava un vecchio veliero a due alberi per organizzarvi soggiorni per giovani con problemi con la giustizia; con loro ha scorazzato nel Mediterraneo, Atlantico raggiungendo pure l'Oceano indiano. A Avignone è stato attivo in una cooperativa di artigiani edili e nelle reti di scambio dei saperi. Nel 1990 è stato prezioso per la costruzione dei nuovi locali del CIRA di Losanna, mettendo tutto il suo saper fare.
Con Marianne Enckell, ha riesumato la storia di una scuola libertaria nel valenziano, agli inizi degli anni '20. Ha raccontato i suoi primi cinquant'anni di vita in un libro pubblicato dall'Atelier de création libertaire. Ha dato pure una mano alla tipografia di Carrara, alla Comunidad del Sur a Montevideo, alla compagnia di teatro llotopie...
È deceduto all'ospedale il 14 giugno 2006.
"Era reputato per le sue paelle estive nei giardini del CIRA, che erano sempre l'occasione di discussioni appassionanti. Asse nel recupero e del bricolage, i suoi consigli erano apprezzati negli squat. Ogni volta aveva nuovi progetti pazzi che non ha sempre potuto compiere, come quello di ottenere il permesso di ULM [o aereo "ultraleggero", cioè un aereomobile] a quasi 80 anni o quello di acquistare una chiatta e di sistemarla come spazio militante itinerante. Sovente immerso in letture sul periodo della rivoluzione spagnola, nel contempo era molto lucido, critico e propositivo sulle lotte contemporanee. Sapeva porre in maniera concreta e chiara le scelte di principi dove altri si disperdono in molte circonvoluzioni" (T'Okup, Losanna, estate 2006).
(traduzione dal francese della scheda di Marianne Enckell - vedi sotto).
Fils de militants anarcho-syndicalistes, Vicente Marti a grandi en pays valencien. Il avait dix ans lorsqu’éclata la révolution, et gardait des souvenirs vivaces des communautés d’Alcira et de Llombay, notamment « quand ils ont brûlé l’argent ». En 1939, sa mère en clandestinité, son père en prison, il dut travailler dans une ferme où il ne recevait « que le manger ». Il fit ensuite un apprentissage de mécanicien au port de Valence, puis son service militaire en Guinée Équatoriale, ce qui lui permettait d’envoyer des vivres à sa famille.
En 1948, pour rejoindre le père, toute la famille traversa les Pyrénées à pied, en plein hiver, et parvint à trouver refuge en Avignon. Vicente travailla dans plusieurs ateliers avant d’être engagé à l’usine de Saint-Gobain à Sorgues, où il était chargé de l’entretien des véhicules et mena une intense activité syndicale à la section CGT. Il militait en même temps à la CNT et à la FIJL (Fédération ibérique des jeunes libertaires) en exil. Il rejoignit à sa création l’organisme appelé Défense intérieure (DI), qui organisait des actions clandestines en Espagne, et participa à l’envoi de véhicules, d’armes et de militants en Espagne. Il était en particulier proche de Francisco Granado, qui fut exécuté avec Joaquín Delgado en été 1963 pour un attentat qu’ils n’avaient pas commis. Cela valut à nombre d’Espagnols en France d’être arrêtés à l’automne ; Vicente et plusieurs autres restèrent six mois en prison sans inculpation, obtenant leur libération après une grève de la faim.
Les vacances se passaient d’abord à la colonie anarchiste d’Aymare (Lot), où se tenaient des « concentrations » de jeunes pour aider à l’entretien de cette ferme accueillant des exilés âgés ou handicapés. De 1961 à 1976, il participa activement à l’organisation des campings libertaires internationaux en France, trouvant des sites et les aménageant avec des équipes d’amis.
En 1968, il fut de tous les mouvements en Avignon, approvisionnement des grévistes, spectacles du Living Theatre, débats à l’université.
À la fin de l’année 1976, le roi d’Espagne Juan Carlos fit une visite en France. Plusieurs militants furent alors assignés à résidence à Belle-Île-en-Mer dans le Morbihan. Vicente, connu pour son activisme, faisait partie de ces « prisonniers », avec entre autres Carlos Andreu, Octavio Alberola, Alicia Mur, Gonzalo Sanchis, José Morato, Lucio Urtubia, Juan Busquets Verges. Un film a retracé cet épisode qui ne manqua pas de côtés burlesques (Vacances royales réalisé par Gabriel Auer, 1980).
Retraité au début des années 1980, Vicente Marti s’est engagé dans l’association Vagabondage, qui retapait un ancien voilier à deux mâts pour y organiser des séjours pour jeunes marginaux ou délinquants ; avec eux, il a bourlingué en Méditerranée, dans l’Atlantique et jusque dans l’Océan indien. À Avignon, il a été actif dans une coopérative d’artisans du bâtiment et dans des réseaux d’échanges de savoirs. En 1990, il a été précieux pour la construction des nouveaux locaux du CIRA à Lausanne, y mettant tout son savoir-faire. Avec Marianne Enckell, il a exhumé l’histoire d’une école libertaire en Pays valencien, au début des années 20. Il a raconté ses cinquante premières années dans un livre publié à l’Atelier de création libertaire. Il a aussi donné des coups de main à l’imprimerie anarchiste de Carrare en Italie, à la Comunidad del Sur à Montevideo, à la compagnie de théâtre Ilotopie…
Atteint dans sa santé, il est mort à l’hôpital le 14 juin 2006.
« Il était réputé pour ses paëllas estivales dans le jardin du CIRA, qui étaient toujours l’occasion de discussions passionnantes. As de la récup’ et de la bricole, ses conseils étaient appréciés dans les squats. Chaque fois, il avait de nouveaux projets fous qu’il n’a pas tous pu accomplir, comme celui de passer son permis d’ULM à près de 80 ans ou celui d’acheter une péniche et de l’aménager comme espace militant itinérant. Souvent plongé dans des lectures sur la période de la révolution espagnole, il n’en était pas moins à la fois très lucide, critique et propositif sur les luttes contemporaines. Il savait poser de manière concrète et claire les choix de principes où d’autres s’égarent en maintes circonvolutions. » (T’Okup, Lausanne, été 2006).
FONTI: ME //
Opere: "La saveur des patates douces", Lione 1998 (ricordi biografici)
|