ILLI Gaston
Manovale, operaio, pulitore di vetri, impiegato
Vevey VD - Ginevra GE 1980 ca.
La madre abbandona il "tetto coniugale" quando Gaston ha 8 anni. Affidato a una zia alcolizzata, e dopo una baruffa con un insegnante viene consegnato all'Assistenza pubblica, che lo inserisce all'età di 13 anni presso dei contadini del Canton Zurigo.
Dopo il decesso del padre - elettricista che aveva lavorato un po' ovunque in Svizzera, poi Francia, Barcellona - Gaston emigra nella regione di Lione alla ricerca di un posto di lavoro. Doveva rimanerci per una ventina di anni.
Nel 1925 ca aderisce al gruppo libertario che si riuniva al locale della rue Marignan nel quartiere della Guillotière. Fu responsabile per numerosi anni del servizio stampa del gruppo di cui Paul Massoubre era il tesoriere. Partecipa attivamente in questo periodo alla campagna e alle manifestazioni in favore di Sacco e Vanzetti, come pure alle campagne astensioniste condotte dai libertari al momento delle elezioni. Fervente naturista, frequentava anche i ristotranti vegetariani locali, partecipando ai pik nik campestri organizzati dai compagni. Partecipa agli incontri degli Amis de la Nature, un'organizzazione comunista in cui portava a volte un contradittorio, e alla Société mycologique.
Lavorava come manovale alla consegna di carbone, utilizzando a più riprese forme di resistenza illegali (parrucche e passa-montagna). Organizzava così una modalità che consisteva nel consegnare quantità incomplete di carbone, per poi rivenderle a metà prezzo. Simulò persino un incidente del lavoro in cui una caduta dalle scale divenne "commozione cerebrale", grazie a un medico comprensivo.
Il 15 e il 16 novembre 1926 assistette al congresso della fondazione a Lione della CGTSR. Lavora pure per la fabbrica di automobili Berliet. Dopo un licenziamento, era stato accolto da un vecchio sindacalista rivoluzionario, Prignol, presso l'hotel La Cascade. Dopo la morte di Prignol nel 1927, Gaston invitò numerosi comapgni a passare le vacanze in questo albergo, luogo che diventerà pure, nel corso della guerra, un rifugio per i compagni. Fu membro della Pensée libre, fondata nel dicembre 1927.
Nel 1934 partecipa a diverse manifestazioni contro l'Action française. Nel corso del Fronte popolare lavora come pulitore di vetri: "guadagnavo più di un operaio specializzato e lavoravo solo a metà tempo".
Nel 1938 aderisce alla sezione di Lione della Solidarité internationale antifasciste (SIA). Si definiva proudhoniano, difendendo il cooperativismo: "Stimo che bisogna lavorare in cooperativa, dal produttore al consumatore", aggiungendo che tutti gli anarchici "non possono non essere cooperativisti". Neomalthusiano convinto praticò aborti - per diversi anni e in tutta la Francia - diffondendo nel contempo i mezzi contraccetivi e le opere di Gabriel Giraud "Questions de population", "L'avortement, ses procédés, ses dangers". Accompagna l'austriaco Norbert Bartosek ad operazioni - allora illegali - di vasectomia.
Nel 1938 viene arrestato e internato per 8 mesi alla prigione di Saint Paul. Dopo la scarcerazione, nuovamente ricercato, si rifugia in Svizzera, dove la sua compagna lo raggiunge a Ginevra /GE.
Nel 1943 arrestato per un aborto, liberato su cauzione di frs. 500.-
A Ginevra lavora per la Croce Rossa internazionale e, alla fine della guerra, partecipa al rimpatrio dei deportati di cui alcuni anarchici.
Abbonato al Risveglio/Réveil di Ginevra ancora negli anni '50 e a Monde libertaire nel 1963.
Né à Vevey (Suisse), mort à Genève vers 1980.
Militant anarchiste suisse actif à Lyon (Rhône) entre les deux guerres.
Après que sa mère ait abandonné le domicile conjugal quand il avait huit ans, Gaston Illi avait été confié à une tante qui se livrait à la boisson et, après s’être battu avec un instituteur, fut finalement confié à l’Assistance publique. Il fut placé, à l'âge de 13 ans, pour travailler chez des paysans du canton de Zürich où la prédominance de la langue allemande contribua un peu plus à perturber le jeune garçon élevé dans la la langue française.
Après le décès de son père, monteur électricien qui avait travaillé tour à tour en Suisse, en France et à Barcelone, Gaston Illi était venu dans la région lyonnaise en quête de travail. Il allait y rester et militer pendant une vingtaine d’années.
Vers 1925 Illi adhérait au groupe libertaire qui se réunissait au local de la rue Marignan dans le quartier de la Guillotière : « C’était une petite ruelle vers la place du pont..c’était un pied-à-terre ; on se chauffait là, et puis, alors, on se réunissait le vendredi et le dimanche ». Il y fut responsable pendant de nombreuses années des services de presse du groupe dont Paul Massoubre était le trésorier. Il participa activement à cette époque à la campagne et aux manifestations en .faveur de Sacco et Vanzetti ainsi qu’aux campagnes abstentionnistes menées par les libertaires lors des diverses élections. Fervent naturiste, Il fréquentait également les foyers et les restaurants végétaliens locaux, participait aux sorties champêtres organisées par les compagnons. Il faisait également partie des Amis de la Nature –une organisation para communiste où il portait parfois la contradiction – et .à la Société mycologique de la rue de Sèze (6ème arr.) ce qui l’amenait fréquemment à aller à la ceuillette des champignons dans la campagne lyonnaise.
Gaston Illi qui travaillait comme livreur de charbon-encaisseur pour la Compagnie des mines de Blanzy utilisa à plusieurs reprises des formes de résistances illégales (perruque et macadam). C’est ainsi qu’il organisa ce qu’il nommait l’opération « le compte et demi » qui consistait à livrer des quantités incomplètes de charbon, puis à revendre à moitié prix les sacs qui avaient été détournés. Il simula également un accident du travail dans lequel une chute dans un escalier devint « commotion cérébrale » grâce à un médecin compréhensif.
Les 15 et 16 novembre 1926 il assista au congrès de fondation à Lyon de la CGTSR où, se souvenait-il « il y avait le secrétaire de l’AIT, un juif…Sébastien Faure en observateur… Boudoux qui avait eu la gueule cassée à la Grange-aux-Belles. Il y avait Huart, puis Fourcade, Argence, Massoubre, Berthet, Journet, Valpin ; le vieux noyau du SUB –La Blédine, Peau d’âne, la Vipère, les deux frères Chabany, le Bulgare… ».
Illi travailla également à l’usine d’automobiles Berliet. Après un licenciement, il avait été accueilli par un vieux syndicaliste révolutionnaire, Prignol, qui, avec sa pension de guerre, avait achété l’auberge La Cascade à Saint-Genis-les-Ollières. Après la mort de Prignol vers 1927, Gaston Illi fit venir à l’auberge de nombreux compagnons pour y passer des vacances ou pour des fêtes. La Cascade permettra également pendant la guerre à plusieurs compagnons de s’y réfugier.
Gaston Illi fut aussi membre du groupement de libre pensée intégrale La Pensée libre fondé en décembre 1927 et dont le responsable était Richard, un militant du SUB.
En 1934 il participa à plusieurs manifestations contre l’Action Française, dont l’une, Salle Rameau, donna lieu a des heurts violents.Au moment du Front populaire il travaillait comme laveur de vitres avec un autre compagnon ; « Je gagnais plus qu’un ouvrier qualifié et je ne travaillais qu’une demi journée par jour ». L’expérience prit fin avec l’incarcération de son associé pour infraction à un arrêté d’expulsion datant de 1928.
En 1938 il adhéra à la section lyonnaise de la Solidarité internationale antifasciste (SIA).
Se définissant comme Proudhonnien, Gaston Illi défendait fortement le coopératisme : « J’estime qu’il faut travailler en coopérative, du producteur au consommateur », ajoutant « tout anar ne peut pas ne pas être coopérateur ».
Néo Malthusien convaincu il pratiqua de longues années et dans toute la France des avortements, tout en diffusant tous moyens contraceptifs et les ouvrages d’enseignement tels les livres de Gabriel Giraud « Questions de population » et « L’avortement, ses procédés, ses dangers ». Il devint également l’assistant du compagnon autrichien Norbert Bartosek (voir ce nom) qui, après avoir été poursuivi pour « stérilisation non autorisée », et avant d’aller à Bordeaux, s’était réfugié à Lyon où il fut accueilli par la famille Marsella (voir ce nom). Gaston Illi participa avec lui à plusieurs dizaines d’opérations de vasectomie effectuées le plus souvent dans l’arrière salle d’un café tenu par Antoine Lagrange, le secrétaire de l’union locale CGTSR. Vers la fin 1938 il fut arrêté et interné pendant huit mois à la prison Saint Paul. Dès sa libération, et se sachant recherché, il regagna la Suisse où sa compagne vint le rejoindre à Genève et où le couple s’installa définitivement.
Gaston Illi avait vécu en union libre et avait eu un fils, qui lui fut confié lors de la séparation du couple, et qu’il éleva seul avec passion jusqu’à l’âge de six ans, puis, au début des années 1930, avec l’aide de sa nouvelle compagne.
Á Genève Gaston Illi travailla pour la Croix rouge internationale et, à la fin de la guerre, participa au rapatriement des déportés dont des anarchistes.
[Claire Auzias, Rolf Dupuy (DBMLF)].
FONTI: ME // Claire Auzias « Mémoires libertaires…. / GB per l'aborto in CH vedi La Sentinelle 19.10.1943 /
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